L’expression peut prêter à sourire, mais la saillie, chez le chien, est un événement qui doit être pris au sérieux ! L’accouplement entre un mâle et une femelle est un acte, à la fois naturel et délicat. Il nécessite quelques connaissances pour se dérouler dans de bonnes conditions, tant sur le plan comportemental que sanitaire. Voici toutes les informations indispensables à savoir sur le déroulement de la saillie, les conditions idéales, les aspects légaux, et les meilleurs conseils pour préparer au mieux votre compagnon à cette grande aventure.
Il ne faut pas confondre puberté et maturité sexuelle
Voici toutes les informations indispensables à savoir sur le déroulement de la saillie, les conditions idéales, les aspects légaux, et les meilleurs conseils pour préparer au mieux votre compagnon à cette grande aventure.
Définition et déroulement de la saillie canine
Qu’est-ce que la saillie ?
Chez le chien, la saillie correspond à l’acte de reproduction : c’est le moment où le mâle pénètre la femelle pour permettre la fécondation. Cela semble simple en théorie, mais, dans la pratique, cela demande une certaine coordination… et un peu de patience.
Comment se déroule l’accouplement entre un mâle et une femelle ?
1) La préparation : le processus commence par une phase de séduction plus ou moins longue, qui dépend du caractère et de l’expérience des deux animaux. Le mâle renifle, lèche la vulve de la femelle, puis tente de grimper : ce sont les préliminaires canins ! Si la femelle est réceptive (ce qui correspond généralement à une période située entre le 10ème et le 14ème jour de ses chaleurs), elle se tiendra immobile, queue déviée sur le côté.
2) Le verrouillage. Ensuite viennet la montée et la pénétration. Le mâle effectue une série de mouvements de va-et-vient très rapides. Une fois l’éjaculation commencée, un phénomène bien particulier se produit : le verrouillage. Les animaux sont bloqués dans cette position à cause du gonflement du pénis. Pendant plusieurs dizaines de minutes (parfois jusqu’à 30 minutes !), le mâle et la femelle restent “accrochés” l’un à l’autre, dos à dos (ou plutôt « cul à cul »), pendant que le sperme est libéré dans les voies génitales de la femelle.
3) La séparation : une fois le verrou terminé, ils se séparent naturellement.
Ce processus est normal, mais il est déconseillé d’intervenir ou de forcer la séparation des chiens. Cela pourrait créer du stress<, et surtout, provoquer de sérieuses blessures.
Les conditions idéales pour une saillie réussie
La période de fertilité chez la chienne (chaleurs, ovulation)
Contrairement à certaines espèces, la chienne n’est pas fertile tout au long de l’année. Elle connaît des chaleurs (aussi appelée œstrus) environ deux fois par an, pendant lesquelles la fécondation est possible. Ces chaleurs durent environ 3 semaines, et l’ovulation a généralement lieu entre le 10e et le 14e jour.
Des signes permettent d’identifier cette période :
- Un comportement plus calme, et une acceptation du mâle.
- Des écoulements sanguins qui deviennent plus clairs ;
- Une vulve encore gonflée, mais moins douloureuse ;
Néanmoins, ces signes sont parfois très discrets chez certaines chiennes. Si vous souhaitez être certain que votre chienne ovule, vous pouvez faire réaliser un frottis vaginal ou un dosage de progestérone par votre vétérinaire. Cet examen fiable vous permet d’optimiser les chances de fécondation.
L’âge recommandé pour le mâle et la femelle
En théorie, le chien comme la chienne peuvent se reproduire dès la puberté, soit dès l’âge de 6 mois, voire 12 mois chez les grandes races.
Mais en pratique, pour des raisons de santé, il est vivement conseillé d’attendre l’âge adulte avant la première saillie. Une chienne qui n’a pas terminé sa croissance peut, notamment, avoir des difficultés à évacuer les chiots, à cause d’un bassin trop petit (on parle alors de dystocie). De plus, l’énergie que son corps va déployer pour la gestation (puis la lactation) ne pourra être mise au service de sa croissance.
Quant au mâle, il ne faut pas confondre la puberté qui correspond au début de la fabrication de sperme (peu puissant) avec la maturité sexuelle qui, elle, annonce un sperme fertile. Car, les spermatozoïdes produits avant l’âge adulte sont de moins bonne qualité.
C’est pour ces raisons que l’âge de la première saillie ne doit pas être négligé :
- Chez la femelle : la reproduction est préférable à partir de 18 mois, voire 24 mois pour les grandes races.
- Chez le mâle : il est recommandé d’attendre que le chien soit âgé de 2 à 3 ans avant de le mettre à la reproduction.
Sans oublier l’importance de veiller à ce que les deux chiens soient en bonne condition physique, sans surpoids ni pathologie chronique.
Le comportement des chiens pendant la reproduction
Tous les chiens ne sont égaux quand il s’agit de reproduction. Loin d’être des Dom Juan, certains mâles peuvent se révéler trop jeunes, stressés ou inexpérimentés pour parvenir à une saillie. Instinct animal oblige, certaines femelles, même en chaleur, peuvent refuser le mâle si elles ne se sentent pas en sécurité.
C’est pourquoi l’environnement de la saillie est essentiel :
- choisir un lieu calme et neutre ;
- laisser le temps aux chiens de se rencontrer et d’interagir ;
- ne pas intervenir brutalement, sauf en cas de danger.
Si besoin, vous pouvez demander l’aide d’un éleveur expérimenté ou bien d’un vétérinaire pour encadrer les premières saillies.
Comment organiser une saillie de chien ?
Organiser une saillie ne s’improvise pas. Que ce soit dans un cadre familial ou d’élevage, il est essentiel de bien préparer cette étape. Cela permettra de garantir la sécurité et le bien-être des deux chiens, tout en augmentant les chances de succès de la reproduction.
Saillie naturelle ou assistée : quelles différences ?
La saillie naturelle est celle qu’on observe couramment : les deux chiens se rencontrent, s’accouplent sans aide humaine directe, et réalisent ensemble toutes les étapes de l’accouplement. C’est la méthode la plus courante dans les foyers et les élevages traditionnels.
La saillie artificielle fait référence à l’insémination artificielle. Elle consiste à déposer du sperme directement dans les voies génitales de la femelle.
Dans quels cas faire appel à une saillie assistée ?
Le recours à une saillie assistée (ou insémination artificielle) est nécessaire, notamment :
- quand il s’agit de races fragiles ou aux particularités morphologiques (comme les bouledogues ou les chihuahuas) ;
- quand le mâle est inexpérimenté, libido insuffisante ;
- quand des problèmes d’ordre anatomique empêchent une reproduction naturelle (douleur lors du chevauchement, petitesse du pénis, adhérence entre le prépuce et le pénis, etc.)
- quand la chienne et le chien sont de gabarit très différent ;
- quand la chienne n’est pas coopérative (refus du mâle, agressivité), mais reste fertile.
L’insémination artificielle chez le chien soulève, néanmoins des questions éthiques dans les milieux vétérinaires, scientifiques et de la protection animale.
Préparer les deux chiens avant la rencontre
Avant de prévoir une saillie, plusieurs vérifications sont à faire :
- Examen de santé général par un vétérinaire pour s’assurer que les deux chiens sont en bonne forme physique.
- Tests de dépistage pour certaines maladies transmissibles, comme la brucellose, maladie bactérienne grave transmissible pendant la reproduction. Ou des maladies héréditaires mises en évidence dans la race des animaux reproducteurs).
- Vermifugation et traitement antiparasitaire récents pour éviter les contaminations croisées.
- Vérification du statut vaccinal à jour.
- Lieu calme, fermé, sans trop de distractions ni de bruits extérieurs. Laisse le temps aux chiens de s’observer, de jouer parfois. Cela facilite le contact et diminue leur stress.
Il est possible que la première rencontre soit un échec. Ce n’est pas anormal ! Plusieurs essais sont parfois nécessaires sur 48 à 72 heures autour de la période d’ovulation de la femelle.
Le rôle du propriétaire ou de l’éleveur pendant la saillie
Le propriétaire ou l’éleveur a un rôle essentiel : assurer la sécurité des chiens, éviter les conflits, et intervenir avec douceur et discernement en cas de difficulté. Par ailleurs, comme nous l’avons déjà dit précédemment, il ne faut surtout pas tenter de séparer les chiens lors du verrouillage (moment où les deux chiens sont « accrochés »), cela pourrait blesser sérieusement les deux animaux.
En revanche, il peut être utile de :
- soutenir la femelle sous l’abdomen pour l’aider à garder l’équilibre ;
- rassurer verbalement les deux chiens ;
- rester discret pour ne pas perturber le processus.
Aspects légaux et sanitaires de la saillie canine
Précautions pour éviter les risques de transmission de maladies
Avant toute reproduction, il est indispensable de faire examiner les deux chiens par un vétérinaire. Selon les races, certains tests de dépistage sont même recommandés, voire obligatoires, pour éviter la transmission de maladies ou d’anomalies génétiques.
Voici quelques exemples :
- La dysplasie de la hanche (très fréquente chez les grands chiens, comme les labradors ou les bergers allemands).
- La myélopathie dégénérative.
- L’atrophie progressive de la rétine.
- Les maladies cardiaques héréditaires, etc.
Le vétérinaire pourra établir un certificat de bonne santé, souvent demandé dans le cadre de la reproduction inscrite au LOF (Livre des Origines Français).
Un bilan vétérinaire sérieux est indispensable, même pour une première saillie. Il est également recommandé de limiter les saillies à un nombre raisonnable, pour préserver la santé de l’animal.
Documents et obligations légales (LOF, contrat de saillie…)
En France, certaines obligations s’appliquent dès que l’on prévoit une saillie avec inscription au LOF ou une vente de chiots :
- Contrat de saillie : vivement recommandé, il régit les modalités de la reproduction (frais, nombre d’essais, dédommagements éventuels en cas d’échec, etc.).
- Inscription au LOF : si l’on souhaite des chiots de race reconnus, les deux parents doivent être confirmés et enregistrés dans le Livre des Origines.
- Déclaration de saillie : à faire dans les deux mois après l’acte (à la Société Centrale Canine).
Le contrat de saillie est un document libre, mais utile pour éviter les litiges, surtout dans le cadre d’un élevage amateur.
