Contrairement à ce que l’on croit, un chiot gardé « à la maison » n’est pas à l’abri
Pourquoi vacciner un chiot ?
La première chose à savoir est qu’en France, il n’y a pas de vaccins obligatoires, hormis la vaccination contre la rage pour les chiens catégorisés.
Pourtant, il existe bien un protocole de vaccination spécifique au chiot.
Les vaccins stimulent une réponse immunitaire qui, sur le long terme, permet au chiot de développer une immunité contre des maladies infectieuses graves : la parvovirose canine, la maladie de Carré, l’hépatite de Rubarth et la leptospirose pour la vaccination de base.
Ces maladies sont potentiellement mortelles, surtout chez les jeunes animaux. Et contrairement à ce que l’on croit, un chiot gardé « à la maison » n’est pas à l’abri. Le contact direct n’est pas une nécessité absolue puisqu’on peut transporter les agents pathogènes directement sous nos chaussures. Mais bien évidemment, à l’extérieur, la rencontre avec un animal malade ou la baignade dans des eaux stagnantes contaminées peuvent aussi mettre à risque la santé de votre chien.
C’est pour cette raison que les vaccins chez le chiot sont particulièrement importants. Malheureusement, ils peuvent être rendu inefficace par les anticorps maternels, d’où un protocole long.

Les anticorps maternels : la première protection du chiot
À la naissance, le chiot n’a pas encore ses propres défenses immunitaires. C’est en buvant le colostrum, le premier lait de la mère, qu’il reçoit sa première protection : les anticorps maternels.
Ils le protègent efficacement les premières semaines, mais diminuent petit à petit. En moyenne, ils disparaissent entre 6 et 12 semaines d’âge. Et c’est là que les choses se compliquent.
Tant que les anticorps maternels sont présents, ils neutralisent les agents infectieux… mais aussi les vaccins.
Résultat : si on vaccine trop tôt, le vaccin est bloqué avant même d’avoir fait effet. Et si on attend trop longtemps, le chiot se retrouve sans protection.
De plus, on traverse toujours une période où les anticorps de la mère ne suffisent plus à protéger, mais où ils bloquent encore la vaccination. On parle de phase critique.
Malheureusement, cette fenêtre de vulnérabilité varie selon les chiots, qu’ils soient d’une même portée ou non. C’est pour cette raison qu’un chiot reçoit plusieurs injections de vaccin à quelques semaines d’intervalle. En administrant plusieurs doses de vaccin, on s’assure qu’il soit bien protégé.
Quand vacciner un chiot ?
En règle générale, la première vaccination se fait à l’âge de 8 semaines. Mais dans les zones à risque, le premier vaccin contre la parvovirose peut se faire dès l’âge de 6 semaines. C’est le cas pour les endroits où la parvovirose est très présente ou l’a été ces derniers mois ou bien les élevages avec une histoire de cette maladie, par exemple.
Le schéma classique est ensuite le suivant :
- 8 semaines : première injection.
- 12 semaines : premier rappel.
- 16 semaines : rappel final du protocole de primo vaccination.
Un rappel annuel ou bisannuel sera ensuite recommandé par votre vétérinaire selon le mode de vie de votre chien et le type de vaccin utilisé (par exemple, dans les régions endémiques, il peut être recommandé de vacciner son animal tous les 6 mois contre la leptospirose).
Conseil : Bien que les tarifs d’une consultation vétérinaire varient légèrement selon la géographie (prix pouvant varier de 50 à 100€), il faut garder en tête que la première année du chien est la plus coûteuse et y allouer un budget permet une prise en charge plus sereine.

Contre quoi vaccine-t-on ?
Sur le carnet de santé de votre chiot, vous retrouverez les étiquettes des vaccins indiquant CHPPi ou DHPPi et L. Ce sont les acronymes des maladies contre lesquelles l’on vaccine :
– C (ou D pour Distemper) correspond à la maladie de Carré, une maladie virale pouvant toucher le système nerveux, respiratoire ou digestif.
– H pour l’Hépatite de Rubarth causée par un adénovirus et provoquant des lésions de nombreux organes notamment le foie ou les yeux.
– P pour la parvovirose canine : le parvovirus provoque une diarrhée hémorragique sévère, causant la mort du chien dans 91% des cas en l’absence de traitement
– Pi pour la parainfluenza canine, un virus causant des troubles respiratoires
– L pour la leptospirose. Il s’agit ici d’une bactérie retrouvée dans les eaux stagnantes et sécrétée dans les urines de rongeurs qui peut passer à travers la peau.
Dans certains cas, la vaccination contre la toux du chenil peut vous être demandée et le vaccin simple ne suffira pas. Pour une meilleure protection contre la trachéobronchite infectieuse, un vaccin intranasal ou une autre injection pourront vous être proposés.
Comment va réagir mon chiot à la vaccination ?
Les réactions sont très aléatoires et peuvent dépendre des valences choisies. La plupart du temps, aucun effet secondaire ou symptôme quelconque n’est constaté hormis une éventuelle fatigue.
Mais si vous avez un doute, n’hésitez pas à contacter votre vétérinaire qui saura vous conseiller et vous aider.
Entre deux vaccins : protéger votre chiot autrement
Avant que la primovaccination ne soit complète, il faut partir du principe qu’un chiot reste vulnérable.
Voici donc quelques gestes simples qui permettent de le protéger autrement au cours de cette période :
- évitez les contacts avec des chiens inconnus non vaccinés ;
- limitez les promenades dans les zones à forte fréquentation canine ;
- nettoyez régulièrement son espace de vie (gamelles, jouets, sols) ;
- retirer vos chaussures en entrant à la maison et mettez les hors de portée de votre chiot ;
- lavez-vous les mains en rentrant.
Ces précautions sont importantes jusqu’à la fin du protocole de primovaccination, vers 16 semaines.
Bonus : une récente étude a même montré qu’une complémentation en probiotiques permettait de booster la réponse du système immunitaire au vaccin.
Alors rappelez-vous, la vaccination du chiot reste essentielle pour prévenir des maladies infectieuses graves et s’assurer qu’il puisse affronter le monde en toute sécurité, dès ses quatre premiers mois !
Sources :
- Ling M. et al., Risk factors for death from canine parvoviral-related disease in Australia., 2012
- Decaro N, Buonavoglia C, Barrs VR., Canine parvovirus vaccination and immunisation failures: Are we far from disease eradication?, 2020
- Pearce J. et al,, Assessing Canine Parvovirus Vaccine Performance in Puppies with Maternally Derived Antibody: An Improved Study Design., 2025
- Wilson S. et al., Influence of maternally-derived antibodies in 6-week old dogs for the efficacy of a new vaccine to protect dogs against virulent challenge with canine distemper virus, adenovirus or parvovirus, 2014
- Vila Nova B. et al., Evaluation of the humoral immune response induced by vaccination for canine distemper and parvovirus: a pilot study., 2018
- Franz H. et al., Immunomodulatory effect of Bacillus toyonensis BCT-7112 supplementation in puppies vaccinated against canine parvovirus., 2020
