Après une promenade en forêt ou dans des zones herbeuses, il est important d’inspecter minutieusement votre chien.
Qu’est-ce qu’une tique ?
Les tiques sont de petits parasites ronds à ovales dont la taille et la couleur varient. Elles sont particulièrement présentes à l’automne et au printemps, périodes où les températures sont plus douces et où le temps peut être humide.
On dit que les tiques sont hématophages, car elles se nourrissent du sang de leur hôte. Elles se fixent généralement sur les zones où la peau est fine : oreilles, cou, aisselles, entre les doigts.
Où peut-on trouver des tiques ?
Lorsque vous promenez votre chien, il y a de fortes chances pour que vous passiez dans les endroits affectionnés par les tiques, comme : les zones boisées, humides, les herbes hautes, les fougères ou les buissons. La tique profite du passage de votre chien pour s’y accrocher.
Après une promenade en forêt ou dans des zones herbeuses, il est important d’inspecter minutieusement votre chien. Utilisez vos doigts pour palper sa peau et recherchez toute petite bosse inhabituelle.
Quelles sont les conséquences sur la santé de votre chien ?
Même si les tiques ne font que 3 repas (de plusieurs jours) au cours de leur vie, cela est suffisant pour propager un certain nombre de maladies. Car, en aspirant le sang de leur hôte, la tique excrète de la salive. Cette dernière contient parfois des pathogènes responsables de maladies telles que : la piroplasmose (aussi appelée babésiose), la maladie de Lyme (ou borréliose), l’ehrlichiose et l’hépatozoonose.
La piroplasmose ou babésiose
Une tique ne naît pas porteuse de la piroplasmose. Elle le devient en se nourrissant du sang d’un animal contaminé par le parasite Babesia canis. Ensuite, ce parasite microscopique se loge dans les glandes salivaires de la tique et est ainsi transmis au chien ou à tout animal « mordu » par la tique.
Les conséquences sur la santé de l’animal sont importantes puisqu’il entraîne la destruction de ses globules rouges.
Néanmoins, toutes les tiques ne sont pas concernées. Seules celles de type Dermacentor reticulatus ou bien Rhipicephalus sanguineus peuvent être porteuses de la babésiose.
Cette maladie reste, tout de même, fréquente en France et plus particulièrement au printemps et à l’automne, des périodes d’activité accrue pour les tiques.
La maladie de Lyme ou borréliose
Tout comme pour la piroplasmose, la tique ne n’est pas systématiquement porteuse de la maladie de Lyme. Elle le devient en ingérant le sang d’un animal porteur de la bactérie Borrelia burgdorferi, responsable de la maladie.
Cette infection bactérienne est transmise principalement par la tique Ixodes ricinus. Elle est présente sur tout le territoire français, avec une prévalence plus élevée dans le Nord et l’Est, notamment dans les zones forestières.
La bactérie va circuler dans le sang et s’installer dans différents tissus : les articulations, le système nerveux ou encore les reins.
Sachez que la transmission de la maladie n’est pas immédiate. Elle ne se fait que 24 à 48h après la morsure. D’où l’importance de bien inspecter le pelage de votre animal après chaque balade.
L’ehrlichiose
L’ehrlichiose est une maladie transmise par une tique brune du chien (Rhipicephalus sanguineus), très présente dans les zones chaudes et urbaines du sud de la France.
Cette fois, ce n’est pas une bactérie ou un parasite des globules rouges, mais une bactérie appelée Ehrlichia canis qui s’attaque aux globules blancs du chien.
Si un chien est piqué par une tique porteuse de la bactérie, elle va se multiplier et s’attaquer aux cellules du système immunitaire de l’animal.
L’hépatozoonose
Moins connue, l’hépatozoonose canine est une maladie surprenante. Ici, le chien ne tombe pas malade à cause d’une piqûre, mais parce qu’il avale une tique infectée, souvent en se léchant ou en mordillant son pelage. Le parasite en cause, Hepatozoon canis, entre alors dans l’organisme et s’attaque à différents tissus : muscles, foie, moelle osseuse.
Cette maladie est plus fréquente dans le sud de l’Europe, mais a déjà été identifiée en France, notamment chez des chiens venant de zones à risque. Une autre bonne raison de surveiller les tiques… même celles qui ne piquent pas !
Quels sont les symptômes quand un chien se fait piquer par une tique ?
Les symptômes de la piroplasmose
Dans cette maladie, le parasite rentre les globules rouges et les fait exploser. Les symptômes retrouvés sont généralement :
- Une fièvre soudaine,
- Une fatigue intense,
- Des muqueuses pâles,
- Des urines marron (dans la moitié des cas).
Mais il existe aussi des formes atypiques de la maladie avec des symptômes très variés (respiratoires, neurologique, cardiaque, etc.).
Au moindre doute, il est important de consulter votre vétérinaire.
Les symptômes de la Maladie de Lyme (Borréliose)
Les symptômes incluent :
- Une boiterie intermittente.
- De la fièvre.
- Une perte d’appétit.
- Une léthargie.
La période d’incubation peut durer de 2 à 5 mois, ce qui rend le diagnostic plus complexe.
Les symptômes de l’ehrlichiose
Transmise par Rhipicephalus sanguineus, qui s’attaque aux globules blancs peut provoquer :
- De la fièvre.
- Une perte de poids.
- Des petits saignements.
- Des troubles neurologiques.
Les signes peuvent être subtils au début, voire passer inaperçus jusqu’à ce que la maladie devienne chronique. Pourtant, non traitée, la maladie peut être mortelle dans 30% des cas. (Source : Centre Hospitalier vétérinaire de Frégis)
Les symptômes de l’hépatozoonose
Causée par le parasite Hepatozoon canis, les symptômes ainsi que l’évolution de la maladie sont très variables d’un animal à un autre. On peut constater :
- De la fièvre.
- Une perte d’appétit.
- Des douleurs musculaires.
Pour faire son diagnostic avec certitude, le parasite doit être mis en évidence sur un frottis sanguin (dépôt de sang sur une lame de microscope).
Quelles sont les précautions antiparasitaires à prendre ?
Pour prévenir ces maladies, il est essentiel d’utiliser régulièrement des produits antiparasitaires adaptés. Demandez conseil à votre vétérinaire pour choisir le traitement le plus approprié à votre chien, en tenant compte de son âge, de son poids, de son mode de vie et de ses éventuelles allergies à certains produits.
Attention toutefois à certains antiparasitaires, notamment ceux contenant de l’ivermectine. Il peuvent être toxiques pour les chiens porteurs d’une mutation du gène MDR1 (souvent présente chez des races comme le colley, le berger australien ou le shetland), car cette mutation empêche l’élimination correcte de certaines molécules dans le cerveau, ce qui peut provoquer des effets neurologiques graves (Tranquilli et al., 2008 ; Mealey, 2004).
Il existe également un vaccin contre la maladie de Lyme, recommandé pour les chiens vivant dans des zones à risque.
Comment retirer une tique ?
Si vous trouvez une tique sur votre chien, il est important de la retirer rapidement et correctement. Des outils adaptés et une dose de sang-froid vous seront essentiels. Voici les étapes à suivre :
Ce qu’il faut faire :
- Utilisez un crochet tire-tique (en forme de petit pied-de-biche, disponible en pharmacie ou chez le vétérinaire). Évitez les pinces à épiler, car elles risquent d’écraser la tique.
- Glissez doucement le crochet sous la tique, au plus près de la peau, sans tirer vers le haut.
- Tournez lentement dans le sens inverse des aiguilles d’une montre (ou l’inverse, peu importe, l’essentiel est de tourner).
- La tique se détachera toute seule au bout de quelques tours.
- Désinfectez la zone avec un antiseptique adapté (chlorhexidine ou Biseptine, par exemple).
- Lavez-vous bien les mains après l’opération, même si vous avez porté des gants.
- Surveillez la zone pendant plusieurs jours : rougeur persistante, boule ou fatigue du chien ? Consultez votre vétérinaire.
Ce qu’il ne faut jamais faire :
- Ne tirez pas brutalement : vous risqueriez de laisser la tête dans la peau.
- N’écrasez pas la tique pendant l’extraction.
- N’utilisez jamais d’alcool, d’éther ou de vaseline pour “étouffer” la tique : cela la stresse et elle peut régurgiter ses agents pathogènes dans le sang du chien.
Une fois la tique retirée, on peut la conserver dans un petit récipient (type pilulier) au cas où le vétérinaire voudrait l’analyser, notamment en cas d’apparition de symptômes suspects
Comment se débarrasser des tiques chez le chien ?
Les traitements vétérinaires en cas de piqûre de tique
En cas d’infestation ou de symptômes associés à une morsure de tique, le vétérinaire pourra prescrire des traitements adaptés à la maladie :
- Piroplasmose : injection d’un piroplasmicide afin d’éliminer le parasite.
- Maladie de Lyme et Ehrlichiose : des antibiotiques sont proposés pour l’ehrlichiose et dans la maladie de Lyme (si l’animal présente des symptômes).
- Hépatozoonose : l’association de plusieurs médicaments antiparasitaires.
Des traitements supplémentaires peuvent être proposés en fonction des symptômes de l’animal.
Un diagnostic précis est essentiel pour une prise en charge efficace.
Comment protéger son chien contre les tiques ?
La prévention reste la meilleure arme contre les tiques. Alors, voici quelques conseils pour protéger votre chien :
- Utilisez des antiparasitaires : avant le printemps et l’automne, veillez à appliquer des produits adaptés (pipettes, colliers, sprays) pour repousser et tuer les tiques. Renouvelez en fonction de la durée d’action du médicament.
- Inspectez votre chien après chaque promenade : vérifiez soigneusement son pelage, en particulier les zones chaudes et humides, comme le pli des aisselles, les oreilles, entre les doigts, à l’intérieur des pattes arrière, autour de la queue et de l’anus.
- Maintenez votre jardin propre : taillez les herbes hautes et éliminez les feuilles mortes pour réduire les habitats favorables aux tiques.
- Consultez votre vétérinaire : discutez des options de vaccination et des traitements préventifs adaptés à votre chien et à votre région.
Les tiques représentent un danger réel pour la santé de votre chien. Une vigilance constante, des mesures préventives appropriées et une réaction rapide en cas de morsure sont essentielles pour protéger votre cher compagnon à quatre pattes. N’hésitez pas à consulter votre vétérinaire pour obtenir des conseils personnalisés et assurer le bien-être de votre chien.
