Quel chien est fait pour moi ?

Adopter un chien, c’est un peu comme signer un accord à l’amiable avec un être vivant qui partagera votre quotidien. C’est un engagement, une belle histoire qui commence, mais qui mérite réflexion pour que les différents chapitres soient joyeux. Alors, comment savoir si un chien est fait pour vivre avec vous ?  Voici un guide pour faire le bon choix, sans se fier aux clichés, mais plutôt en tenant compte de votre mode de vie et des besoins réels de votre futur compagnon.

19 min de lecture

Aucun comportement n’est vraiment innée ou liée à une race

Pourquoi bien choisir son chien est important ?

Choisir un compagnon sur le long terme

Le choix d’un chien ne doit jamais reposer sur une mode ou une envie passagère. Ce petit être vivant vous accompagnera pendant 10 à 15 ans, voire davantage. Si tout se passe bien, il deviendra un vrai membre de votre famille. Un mauvais choix peut être source de frustration, de mal-être pour vous… et surtout pour lui.

Un chien qui ne correspond pas à votre style de vie risque de développer des troubles du comportement, de l’ennui chronique, voire de l’anxiété. Inversement, vous pourriez vous sentir débordé par un animal qui vous demande bien plus que ce que vous ne pouvez lui offrir. 

Bref, choisir le compagnon à quatre pattes qui vous accompagnera au quotidien demande beaucoup de réflexion.

S’assurer que l’on peut l’accueillir

Avant même de regarder la taille, la race ou la couleur du pelage, posez-vous ces simples questions : 

  • Avez-vous le temps ? Aucun chien n’est compatible avec des absences de 8 heures par jour. Un chien qui reste longtemps seul trompe l’ennui en dormant, déprimant ou même en détruisant le mobilier.
  • Avez-vous l’énergie pour des sorties plusieurs fois par jour ? Des balades de nuit, par tout temps, voilà ce qui vous attend. Êtes-vous prêt ? Mais derrière cette contrainte se cache aussi un atout pour votre santé. Les balades quotidiennes vous obligent à faire de l’exercice ! La proximité avec une forêt ou un parc sont un véritable atout pour faciliter votre quotidien et offrir à votre animal un espace pour se défouler.
  • Avez-vous les moyens de subvenir à ses besoins ? En France, le budget annuel en nourriture est de 490 € par an. À cela s’ajoutent les frais vétérinaires, très variables selon les problèmes de santé rencontrés, ou non. Mettre de l’argent de côté chaque mois ou souscrire à une assurance pour animaux peuvent être des solutions pour parer aux dépenses.
  • Où le faire garder en cas d’absence ? Un ami ou une personne de la famille adorant les chiens sont les options les moins coûteuses. D’autres solutions existent, mais impliquent un budget plus conséquent, comme une pension pour chiens ou un pet-sitter de confiance. 

Même si vous « craquez » pour un animal, ces détails pratiques ne doivent pas être perdus de vue. Ils vous ramènent à la réalité ainsi qu’aux contraintes qu’implique l’adoption d’un chien.

Un chiot…

Optez pour un chiot, c’est l’accompagner dans ses différents apprentissages de la vie : la propreté, le rappel, les règles élémentaires de la maison, tout est à faire. Une éducation qui nécessite d’avoir du temps à consacrer à son animal et aussi de la patience.

Néanmoins, une notion importante à garder à l’esprit est que, lorsque vous adoptez un chiot, de nombreux enjeux sont déjà passés. En effet, la période sensible de socialisation du chiot se situe entre 3 semaines et 3 mois de vie. Or, lorsque l’on adopte un animal, il a généralement 3 mois.

Mais, à quoi correspond exactement cette période sensible ? Elle correspond aux moments où l’animal est le plus réceptif aux différents contacts avec des humains et d’autres animaux. Ces expériences le conditionnent pour ces relations futures avec d’autres individus. Par exemple, un chiot qui a eu peu de contacts avec des humains ainsi que d’autres chiens, ou qui a eu des contacts négatifs risque de rencontrer des difficultés dans ses interactions futures. 

L’adoption d’un chiot n’est donc pas forcément l’assurance de partir de zéro avec un animal. Et c’est en ça que le choix de l’éleveur relève une importance toute particulière. Si l’animal fait un maximum de rencontres agréables avec des humains et des animaux lors de ces premières semaines de vie, il y a de grandes chances pour que votre chiot soit parfaitement bien dans ses pattes !

…ou un chien adulte 

Un chien adulte arrive généralement avec son lot d’apprentissages acquis (marche en laisse, rappel, etc.), ce qui facilite grandement le quotidien dès son arrivée. Il est donc probable que son éducation demande moins d’investissement personnel qu’un chiot. 

Cependant, il arrive aussi avec son histoire et son bagage émotionnel, rempli d’expériences plus ou moins positives qu’il est important de prendre en compte. Ex. : un chien battu qui se met en retrait dès que l’on hausse le ton. Des ajustements sont donc parfois nécessaires, selon le vécu du chien, afin de le rassurer au quotidien. 

Un avantage certain est que, si vous adoptez en refuge, les bénévoles sauront vous donner de nombreux détails sur le tempérament d’un chien adulte. Vous pourrez donc choisir plus facilement un animal correspondant à vos attentes. 

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Choisir son chien

Selon sa race : une fausse bonne idée

On entend souvent dire que “les Labradors sont gentils”, “les Am’ Staff sont agressifs”, ou encore que “les chihuahuas sont calmes”. Et pourtant, ces généralisations sont souvent très éloignées de la réalité.

Dans une étude parue en avril 2022, les chercheurs ont démontré que seuls 9 % des traits de personnalité pouvaient être liés à la race.

Ce qui forge le caractère d’un chien, ce n’est donc pas sa race, mais surtout :

  • Ses expériences de vie.
  • Sa socialisation. A-t-il été mis en contact très jeune avec des humains bienveillants ainsi que d’autres chiens bien dans leur tête ? 
  • L’éducation qu’il a reçue les premiers mois.
  • Votre comportement au quotidien avec lui (ex. : éducation positive ou punitive).

Il est vrai que certaines races ont des prédispositions : le beagle est attiré par la nourriture, renifle partout ; le border collie a un grand besoin de se dépenser mentalement et psychologiquement, mais cela ne suffit pas à définir un caractère stable et prévisible. Ne vous laissez donc pas piéger par les clichés : observez l’individu, pas seulement les idées véhiculées sur une race.

Les tendances comportementales : un bon indicateur 

Les études le disent, une race n’est pas l’assurance d’avoir un tempérament spécifique. Il n’y a pas de corrélation entre une race et la personnalité d’un chien. Inutile donc de choisir un chien selon la description de la race, comme on peut largement le retrouver sur internet. Chien « fidèle », « courageux », « têtu », telles sont les descriptions de certaines races. Or, aucun de traits de personnalité ne peut être transmis génétiquement à 100 %

Les expériences de vie (dès le plus jeune âge) ont un impact beaucoup plus significatif sur le tempérament de l’animal que l’appartenance à une race. Seul le physique (couleur du pelage, forme du museau, des oreilles, etc.) se transmet et indique la race de l’animal.  

Une race peut, cependant, donner quelques indications sur les prédispositions d’un animal. Ces prédispositions étant généralement liées aux capacités physiques ou aptitudes particulières pour lesquelles ces chiens ont été sélectionnés. Par exemple, un border collier ou un berger australien, à l’origine sélectionnés pour rassembler les moutons, auront tendance à être dynamiques, endurants et avec grand besoin de se dépenser. 

Un husky aura probablement une grande appétence pour l’exercice physique et résistera bien aux faibles températures du fait de sa sélection.

Il ne faut pas l’oublier, la personnalité de votre chien n’est pas liée à sa race. C’est surtout au fil du temps que vous découvrirez qui se cache derrière votre cher compagnon à quatre pattes.

Des races de chiens calmes 

Les études ont montré que des tendances comportementales certaines races étaient plus fréquemment calmes que d’autres.  

Parmi ces chiens dits « peu réactifs » ou à faible niveau d’énergie, on trouve : 

  • Le cavalier king charles.
  • Le carlin.
  • Le basset hound.

Ces chiens sont souvent plébiscités par les personnes vivant dans des foyers plus calmes. D’un point de vue éthologique (étude du comportement animal), ces chiens présentent un profil de tempérament plus stable, avec une tendance naturelle à la détente plutôt qu’à l’hyperactivité. 

Mais attention : calme ne veut pas dire inactif ! Tous les chiens, même les plus zen, ont besoin de stimulations quotidiennes pour rester équilibrés, tant sur le plan physique que mental. Un chien calme, bien socialisé et éduqué, peut être un formidable allié pour une vie tranquille, sans sacrifier les moments de jeu ou de promenade.

Des races de chiens sportifs

Vous aimez courir ou faire de belles randonnées plusieurs fois par semaine ? Certaines races de chiens seront adaptées à votre quotidien : 

Ces races sportives sportives et endurantes ont été sélectionnées pour leur résistance physique, leur besoin d’activité élevé et leur capacité à collaborer avec l’humain. Ces chiens sont non seulement athlétiques, mais aussi intelligents et souvent très sensibles. 

Des études en comportement animal (notamment celles de l’université d’Uppsala ou de l’Université d’Helsinki) montrent que ce type de chien a besoin d’un humain impliqué, qui lui propose à la fois de l’exercice physique régulier et des activités mentales : obéissance, agility, pistage… Faute de quoi, l’animal peut développer de la frustration, des comportements destructeurs, ou des troubles anxieux. 

Un chien sportif est donc un excellent partenaire, à condition de lui offrir un quotidien à la hauteur de ses capacités !

Un chien facile pour un premier compagnon

Premier chien ? Bonne nouvelle : certaines races sont réputées pour leur facilité d’éducation, leur sociabilité naturelle et leur grande adaptabilité. 

Des études comportementales (notamment celles du Canine Behavioral Assessment and Research Questionnaire – C-BARQ) montrent que certaines races présentent un niveau de coopération et de tolérance élevé envers l’humain :

  • Le golden retriever.
  • Le labrador.
  • Le coton de Tuléar.
  •  Le berger australien miniature.
     

Cela ne veut pas dire qu’ils n’ont besoin ni d’éducation ni de règles, mais qu’ils sont généralement plus indulgents face aux erreurs des débutants, et plus enclins à apprendre

Ce type de chien est souvent décrit comme « facile à vivre », à condition qu’on respecte ses besoins fondamentaux : promenades, interactions sociales, jeux.

Mais là, encore une fois, il s’agit de tendances comportementales. Ce n’est pas l’assurance (avec certitude) d’avoir un chien dit “facile”. Chaque chien a sa personnalité et son vécu.

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Les prédispositions à certains problèmes de santé

Bien que la personnalité d’un chien ne soit pas transmise génétiquement, les maladies, elles, le sont. Chaque race a ses points faibles, et il est important de les connaître pour pouvoir anticiper certains problèmes de santé. 

Par exemple, le bouledogue, le carlin, le cavalier king charles sont des « brachycéphales », ce qui signifie qu’ils ont la face écrasée. Cette particularité physique qui séduit de nombreux propriétaires impliquent, néanmoins, un certain nombre de problèmes de santé, comme des difficultés pour respirer (surtout lors de fortes chaleurs), un risque plus élevé de hernie discale, des troubles digestifs, etc. Des éléments importants à connaître avant d’adopter un chien à la face écrasée.

Autres exemples, le berger allemand est sujet à la dysplasie de la hanche (malformation), le colley a des anomalies de l’œil, le west highland terrier (westie) a des problèmes de peau, etc. Chaque race a malheureusement ses faiblesses.

En évoquant ces maladies, l’idée n’est pas de vous décourager, mais de vous aider à faire un choix éclairé quant à la race de votre futur compagnon à quatre pattes. Pour éviter la transmission de ces maladies, certains éleveurs s’attèlent à faire des tests génétiques. À vous donc d’en discuter avec l’éleveur afin de vous assurer qu’il a effectué les tests nécessaires selon la race du chien.

Maison ou appartement : un faux problème

« Moi, j’adopterai un chien quand j’aurai une maison avec un grand jardin ». Une phrase souvent prononcée et qui n’est pourtant pas fondée.

Vivre dans une maison ou un appartement ne change pas grand-chose pour l’animal. Hormis le risque que le claquement des griffes sur le parquet fasse du bruit pour les voisins, la vie en appartement n’est pas une contre-indication à l’adoption d’un chien. D’ailleurs, certaines associations britanniques refusent l’adoption de chien par des personnes vivant en maison. La raison ? 

Les gens qui ont un jardin ont tendance à ne pas sortir leur chien. Or, un jardin (même de 3 hectares) n’est pas une sortie pour un chien. Cela peut être utile pour un pipi rapide à 23h30, mais il ne peut pas remplacer les différentes balades de la journée.

Un chien vit dans un monde d’odeurs. Il est vital pour son bien-être qu’il avance à vos côtés en reniflant de nouvelles odeurs, en rencontrant des congénères, en courant, etc. Bref, une vie de chien !

À l’inverse, une vie en appartement implique forcément de sortir quotidiennement son animal. Le problème n’est donc pas tant la taille du logement, mais le temps que vous avez à lui consacrer.

Petit ou grand chien : que choisir ?

Les avantages et contraintes selon la taille

On dit souvent « petit chien = petit budget, grand chien = grand budget ». 

Il est évident qu’un golden retriever mangera plus de croquettes qu’un chihuahua. Le budget alloué à son alimentation sera logiquement plus élevé.

Ce qui est moins évident à savoir, c’est que les soins vétérinaires peuvent aussi être plus coûteux pour les grands chiens. En effet, la dose d’un médicament dépend du poids de l’animal. Par conséquent, la quantité de médicament à administrer à un grand chien sera plus importante que pour un petit chien. Un aspect financier à ne pas négliger. 

Si vous êtes amené à voyager, un petit chien peut être plus facilement transportable. En avion, par exemple, Air France exige que l’animal (avec sa caisse de transport) pèse moins de 8 kg pour voyager en cabine avec son propriétaire. Au-delà de ce poids, l’animal est mis en soute à un tarif plus élevé (70 € en cabine contre 100 € en soute).

Néanmoins, ne vous y méprenez pas, un petit chien n’est pas l’assurance d’avoir un chien calme ! Un petit chien peut être une véritable pile électrique. Mais une bonne forme physique est tout de même nécessaire lorsqu’un grand chien tire sur la laisse ou rechigne à monter dans la voiture ! Un détail non négligeable à prendre en compte, notamment si vous pensez être amené à confier votre animal pendant les vacances. Il vous faudra trouver une personne ayant suffisamment de force pour s’occuper de votre cher compagnon sans risquer de se faire balader !

Comment finaliser son choix ?

L’avis de l’éleveur

Un bon éleveur est avant tout un conseiller. Il connaît ses lignées, voit ses chiots évoluer, connaît leurs parents, et peut vous orienter vers l’individu qui vous conviendra le mieux. D’ailleurs, il ne devrait pas hésiter à refuser l’adoption d’un animal qui ne vous correspond pas. N’hésitez pas à poser toutes vos questions, même les plus simples : un éleveur sérieux y répondra avec plaisir.

S’informer auprès des bénévoles de refuges

Avant de foncer, prenez le temps de parler à des professionnels : éducateurs canins, vétérinaires, associations. Ils connaissent les réalités du terrain, savent faire la différence entre les discours marketing et les besoins réels des chiens.

Les refuges sont de très bons interlocuteurs : les soigneurs connaissent bien leurs pensionnaires et peuvent vous guider vers un chien dont le caractère correspondra à votre mode de vie. Et adopter un chien de refuge, c’est aussi donner une seconde chance à un animal qui a déjà vécu un abandon.

N’hésitez pas à rencontrer plusieurs chiens, même si vous avez eu un coup de cœur pour le premier. Parfois, celui qui vous conviendra le mieux n’est pas celui auquel vous pensiez au départ.

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