La reconnaissance d’une race est un processus long, souvent étalé sur plusieurs décennies avant d’obtenir une reconnaissance internationale.
Combien de races de chiens sont officiellement reconnues ?
Le rôle de la FCI (Fédération Cynologique Internationale)
Pour savoir précisément combien de races sont reconnues, il est indispensable de parler de la Fédération Cynologique Internationale (FCI). Créée en 1911, cette fédération regroupe aujourd’hui plus de 100 pays membres et constitue l’organisme de référence mondial en matière de reconnaissance des races canines.
Selon sa dernière nomenclature officielle (mise à jour en 2024), la FCI reconnaît 356 races de chiens. Chaque race y est répertoriée selon son origine, sa fonction et son standard morphologique, c’est-à-dire l’ensemble des critères physiques et comportementaux qui la définissent.
Mais cette classification n’est pas figée. Elle évolue au fil du temps, au gré des découvertes génétiques, des travaux de sélection et des demandes des clubs de races canines nationaux.
Nombre de races selon les différents organismes
Si la Fédération Cynologique Internationale (FCI) constitue la référence mondiale, chaque continent ou pays dispose de ses propres instances cynologiques, qui ne reconnaissent pas toujours les mêmes races.
En Europe, la FCI fédère la quasi-totalité des pays membres de l’Union européenne.
En France, c’est la Société Centrale Canine (SCC) qui représente la FCI et gère la reconnaissance officielle des races au niveau national. Elle applique donc la nomenclature internationale, soit 356 races de chiens reconnues à ce jour (données 2024).
Chaque race enregistrée à la SCC possède un Livre des Origines Français (LOF), garantissant la traçabilité généalogique et la conformité au standard de la FCI.
En dehors de l’Europe, d’autres organismes disposent de leur propre nomenclature :
- L’American Kennel Club (AKC), aux États-Unis, reconnaît 201 races (données 2025).
- The Kennel Club, au Royaume-Uni, en reconnaît 222.
- Le Canadian Kennel Club (CKC) en compte 175.
Ces différences reflètent des critères d’éligibilité et des traditions cynologiques propres à chaque région.
Par exemple, certaines races européennes reconnues par la FCI, comme le chien-loup de Saarloos ou le braque du Bourbonnais, ne le sont pas encore par l’AKC, tandis que certaines races locales américaines (comme le Catahoula Leopard Dog) n’apparaissent pas dans la nomenclature FCI.
En résumé, selon l’organisme consulté, on dénombre entre 200 et 400 races de chiens officiellement reconnues dans le monde, dont 356 en Europe et en France selon la SCC et la FCI.

Comment sont classées les races de chiens ?
Les groupes : une organisation par fonction
La FCI classe les races selon un système en 10 grands groupes, fondé sur l’histoire et la fonction initiale du chien. Ce classement, appelé nomenclature FCI, reflète le rôle que chaque race a joué au fil du temps :
- Chiens de berger et de bouvier (sauf bouviers suisses).
- Chiens de type pinscher et schnauzer, molossoïdes, chiens de montagne et de bouvier suisses.
- Terriers.
- Teckels.
- Spitz et types primitifs.
- Chiens courants, chiens de recherche au sang et races apparentées.
- Chiens d’arrêt.
- Chiens rapporteurs de gibier, leveurs et d’eau.
- Chiens d’agrément et de compagnie.
- Lévriers.
Chaque groupe est ensuite divisé en sections selon des critères plus précis : morphologie, comportement, ou utilisation.
Critères de reconnaissance d’une race officielle
Pour qu’une race soit reconnue par la FCI, plusieurs étapes scientifiques et administratives sont nécessaires.
Selon les directives de la fédération et des travaux publiés dans Frontiers in Veterinary Science (2023), une race doit :
- Une stabilité génétique.
La race doit être reproductible « à l’identique » sur plusieurs générations. Cela signifie que les chiots doivent ressembler à leurs parents d’un point de vue physique et au niveau de leurs tendances comportementales (mais chaque chien a son propre tempérament). Cette cohérence est vérifiée grâce à des tests ADN et à la tenue d’un pedigree (l’arbre généalogique de la race). - Un standard clair.
Chaque race doit posséder une description officielle de ce qui la définit : sa taille, sa silhouette, la texture de son poil, mais aussi les tendances comportementales (calme, joueur, protecteur…). Ce standard sert de référence pour les éleveurs comme pour les juges en exposition. - Un club de race reconnu.
La gestion de chaque race est confiée à un club de race officiel, affilié à une organisation nationale (comme la Société Centrale Canine en France). Ce club veille à la sélection, à la santé et au respect du standard. - Une distinction génétique réelle.
Les chercheurs doivent pouvoir démontrer, grâce à des analyses comparatives de l’ADN, que la race est génétiquement différente des autres déjà existantes. Cela permet d’éviter les doublons entre races très proches, et de mieux préserver la diversité canine.
C’est un processus long, souvent étalé sur plusieurs décennies avant d’obtenir une reconnaissance internationale.
Quelles différences entre les races reconnues et non reconnues ?
Les races émergentes ou non standardisées
Certaines races ne sont pas encore reconnues officiellement, mais bénéficient d’une reconnaissance provisoire ou d’un statut local.
Ces races émergentes, comme le chien-loup tchécoslovaque à ses débuts ou plus récemment le Thai Ridgeback, sont souvent le fruit de croisements récents visant à préserver des traits comportementaux ou de rusticité.
Elles sont suivies par des clubs de races canines indépendants, qui collectent des données sur leur santé, leur comportement (via des outils comme le C-BARQ, questionnaire comportemental de référence validé scientifiquement), et leur reproduction avant d’envisager une demande officielle.
Chiens croisés ou de « type » : sont-ils des races à part ?
Les chiens dits croisés, ou « de type », ne constituent pas des races reconnues au sens cynologique.
Ils résultent d’un mélange génétique entre deux ou plusieurs races et n’ont donc pas de standard fixe. Cela ne les rend pas moins intéressants : plusieurs études (ex. : Serpell et al., 2020, Frontiers in Veterinary Science) montrent que les chiens croisés présentent souvent une meilleure diversité génétique et une moindre prédisposition à certaines maladies héréditaires.
En revanche, du point de vue des clubs canins et de la FCI, ils n’appartiennent à aucune race officielle.

Pourquoi autant de diversité chez les races canines ?
Des rôles historiques variés
L’immense diversité du chien domestique est le résultat de plus de 15 000 ans de coévolution avec l’humain.
Selon des études génomiques publiées dans Nature (2020) et Science (2022), les différentes races se sont développées à partir de lignées locales sélectionnées pour des fonctions précises :
- Garde et défense (rottweiler, dobermann).
- Chasse (setter, beagle, fox-terrier).
- Troupeau (border collie, berger australien).
- Traîneau (husky, malamute).
- Compagnie (bichon, cavalier king charles).
Chaque région du monde a façonné ses propres lignées selon ses besoins, son climat et ses coutumes.
Aujourd’hui, la diversité canine ne cesse de croître. Les sélections modernes s’orientent davantage vers le tempérament et la santé, afin de préserver des chiens équilibrés et bien adaptés à la vie moderne. Certes, le comportement est peu héritable, il dépend bien plus de l’éducation et de l’environnement que des gènes, mais les éleveurs peuvent tout de même favoriser les lignées les plus stables et sociables en combinant génétique et socialisation précoce.
