D’autres signaux peuvent accompagner ces “pleurs” : soupirs, tremblements, posture basse, regard fuyant, etc. Autant d’indices à observer dans leur globalité
Comprendre les pleurs chez le chien
Contrairement à l’humain, le chien ne pleure pas au sens émotionnel du terme avec des larmes provoquées par de la tristesse. Chez lui, les manifestations que l’on associe aux pleurs relèvent de deux mécanismes distincts : le gémissement et le larmoiement.
- Les gémissements sont des sons aigus, plus ou moins prolongés. Ils font partie intégrante du répertoire vocal du chien, au même titre que les aboiements ou les grognements. Ce type de vocalisation est un mode de communication : il permet d’exprimer un inconfort, une émotion (stress, excitation, frustration) ou un besoin (contact, attention, sortie, faim, etc.).
- Le larmoiement désigne un écoulement excessif de larmes. Contrairement à l’humain, ce phénomène n’est pas lié à une émotion, mais résulte généralement d’un trouble physiologique, comme une irritation, une allergie, la présence d’un corps étranger dans l’œil, une infection, voire un problème au niveau du canal lacrymal.
D’autres signaux peuvent accompagner ces “pleurs” : soupirs, tremblements, posture basse, regard fuyant, etc. Autant d’indices à observer dans leur globalité, car ils traduisent l’état émotionnel ou physique de votre compagnon.

Les causes possibles des pleurs du chien
Les pleurs d’un chien peuvent avoir des origines très diverses. Pour bien comprendre leur signification, il est essentiel de distinguer les causes physiques des causes comportementales.
Les raisons physiques
Douleur physique ou inconfort
Un chien qui souffre peut pleurer, ou plutôt gémir soudainement pour signaler son inconfort ou sa douleur. Cela peut, par exemple, être lié à :
- Une blessure (coupure, entorse, piqûre).
- Une douleur articulaire ou musculaire (arthrose, dysplasie).
- Des troubles digestifs (ballonnements, constipation).
- Des douleurs dentaires ou buccales.
Si votre chien pleure au repos, évite certains mouvements, dort plus qu’à son habitude ou présente des changements d’attitude de manière générale, il est probable qu’il ressente une gêne physique. Une consultation auprès de votre vétérinaire s’impose.
Problème de santé oculaire (larmoiement, conjonctivite, etc.)
Les yeux des chiens peuvent pleurer pour plusieurs raisons d’origine médicale :
- Conjonctivite.
- Présence d’un corps étranger ou une irritation (poussière, pollen, odeur irritante, etc.).
- Canal lacrymal obstrué.
- Ulcère cornéen ou blessure.
Un larmoiement persistant, accompagné de rougeur, de démangeaisons ou de clignements fréquents, justifie une consultation au plus vite chez votre vétérinaire.
Les raisons comportementales
Besoin d’attention ou d’affection
Pour certains chiens, pleurer est une façon d’entrer en interaction avec leur humain. Ce comportement peut s’installer si chaque gémissement est suivi d’une réponse (regard, parole, caresse).
N’y voyez pas là une bonne ou une mauvaise chose, il s’agit simplement d’une tentative de communiquer avec vous. En se comportant ainsi, votre chien exprime un besoin, un manque d’attention ou une frustration.
Anxiété de séparation ou stress environnemental
Les pleurs peuvent aussi révéler un mal-être émotionnel lié à la solitude ou à un environnement perçu comme instable. Ce type de stress peut concerner aussi bien les chiots que les chiens adultes, mais leurs causes et manifestations diffèrent selon l’âge.
- Chez le chiot, l’arrivée dans un nouveau foyer constitue un véritable bouleversement : séparation d’avec la mère et la fratrie, découverte d’un nouvel environnement, absence de repères familiers. Il est donc normal qu’il exprime son inconfort, notamment par des gémissements ou des pleurs lors des premiers moments de solitude.
- Chez le chien adulte, les pleurs peuvent être le symptôme d’une anxiété de séparation, un trouble comportemental bien documenté. Ce trouble se manifeste souvent par :
- Des vocalisations intenses (pleurs, aboiements) dès que le maître s’absente.
- Des destructions ciblées (porte, canapé, objets porteurs d’odeur humaine).
- Une malpropreté soudaine.
- Un hyperattachement ou une agitation marquée au retour du propriétaire.
- Des vocalisations intenses (pleurs, aboiements) dès que le maître s’absente.
Les bruits inhabituels, les déménagements, l’arrivée d’un autre animal ou d’un bébé peuvent également être des sources de stress, chez le jeune chien comme chez l’adulte.
Il est essentiel d’identifier les déclencheurs et d’adopter une approche progressive, bienveillante et, si nécessaire, accompagnée par un professionnel du comportement canin.

Réagir face aux pleurs d’un chien
Face à des pleurs répétés, l’enjeu est de comprendre ce que votre chien essaie de vous dire, sans dramatiser, ni banaliser.
Observer le contexte et la fréquence des pleurs
Pour cela, vous pouvez tenir un petit journal de bord, et tenter de répondre à ces quelques questions : quand votre chien pleure-t-il ? Que se passe-t-il juste avant et après ? Quel est son état physique et émotionnel général ?
Ces observations vous aideront à cerner les déclencheurs, afin de dialoguer plus facilement avec un vétérinaire ou un comportementaliste.
Apaiser sans jamais punir
Face aux pleurs d’un chien, il est tout naturel de vouloir le réconforter et il n’existe pas vraiment de raison de s’en priver. Un chien en état de stress a besoin de réconfort, il ne faut donc pas l’ignorer. Néanmoins, cela ne suffit pas. Pour apporter une réponse durable à ce type de comportement, il est important d’ identifier la source du stress et de trouver des solutions adaptées. Ex. : enrichir l’environnement de votre animal avec des jeux à mâcher, un tapis de fouille, des distributeurs de nourriture. En l’occupant, vous détournez son attention et satisfaites, par la même occasion, son besoin de stimulations mentales.
Par ailleurs, le punir ou le gronder est contre-productif. Cela ne fait qu’ajouter du stress à une situation déjà inconfortable pour lui.
L’enjeu est donc d’accompagner votre chien avec justesse : comprendre l’origine de ses pleurs, répondre à ses besoins réels, et l’encourager à adopter des comportements plus apaisés. C’est ainsi que vous renforcerez, dans la durée, son bien-être émotionnel.

Quand consulter un vétérinaire ?
Certaines situations nécessitent enfin une évaluation médicale :
- Douleurs ou changements physiques visibles.
- Pleurs soudains ou inexpliqués.
- Larmoiement persistant ou œil rouge.
En cas de doute, mieux vaut consulter sans tarder : un diagnostic précoce permet une prise en charge efficace et évite l’aggravation d’un trouble.
Soulager un chien qui pleure : quelques clés pour améliorer son bien-être
Un chien qui gémit ou qui présente des signes de mal-être ne cherche donc pas à « faire un caprice ». Il exprime un besoin, une émotion ou une douleur. En tant que propriétaire bienveillant, vous avez un rôle essentiel à jouer pour l’aider à retrouver un équilibre physique et émotionnel.
Voici quelques pistes concrètes, fondées sur les connaissances actuelles en comportement et bien-être animal, pour l’accompagner au mieux au quotidien.
Lui offrir un cadre rassurant et prévisible
Les chiens sont des animaux d’habitude et de routine. Un cadre de vie stable les aide à se sentir en sécurité. Nous vous conseillons ainsi de mettre en place ces quelques conseils :
- Instaurez une routine avec des horaires réguliers (repas, sorties, jeux).
- Limitez les changements brusques d’environnement ou de rituels.
- Aménagez chez vous au moins un espace dédié à votre animal, calme et confortable, afin qu’il puisse s’y reposer sans être dérangé.
Travailler la solitude de manière progressive
Un chien peut difficilement rester seul plus de 6h. Ennui, envie pressante, manque de stimulation physique et mentale, il est important que ces plages de solitude restent limitées. Rester seul n’est jamais évident pour un chien, il faut donc l’accompagner progressivement et lui donner les clés pour que ce moment soit bien vécu.
Pour cela, il faut procéder par étapes, idéalement dès le plus jeune âge du chien. En commençant par des absences très courtes (quelques secondes) et en augmentant progressivement la durée. Pour rendre ces absences plus agréables pour votre chien, il est important de lui laisser des objets d’occupation (jouets à mâcher, tapis de fouille, kong). Une musique douce ou des bruits blancs peuvent aussi rassurer votre animal.
Vos départs ainsi que les retrouvailles ne doivent pas être des effusions de joie ou de tristesse afin de ne pas amplifier l’émotion associée aux séparations.
Il faut, toutefois, de la patience et surtout, de la constance. Chaque chien avance à son rythme. En lui offrant des routines prévisibles (repas, sorties, interactions) vous diminuerez progressivement l’incertitude anxiogène.
Favoriser l’activité physique et mentale quotidienne
Un chien bien stimulé est enfin un chien équilibré. Pour cela, veillez à lui offrir :
- Des promenades quotidiennes et variées, adaptées à son âge et à sa race.
- Des jeux de recherche ou de flair (cache-cache, pistage).
- Des séances d’éducation positive (apprentissage ludique).
Ces activités nourrissent son besoin de dépense, renforcent votre complicité et réduisent l’anxiété. En écoutant et en comprenant votre compagnon, vous lui offrirez ce qu’il attend le plus : votre attention, votre soutien et votre amour !
